En tant qu’individu, je suis très conscient du pouvoir de la peur et de son impact dévastateur sur nos vies. Quand j'étais petit, mon quotidien gravitait autour de la peur, pour des tas de raisons.
D’abord mes parents, probablement en raison de la manière dont ils avaient été élevés. Ils m’avaient inculqué une forte crainte de l’autorité, à commencer bien sûr par eux. Je n’ai jamais osé les défier et cette peur de leur autorité a duré jusqu’au début de mes vingt ans.
En plus de cette peur, il y avait l'oppression insidieuse que m’apportait la doctrine catholique dans laquelle j'avais été élevé, transformant tout ce qui était bon et agréable en quelque chose d'indésirable, avec en plus la solide assurance de finir en enfer. Même si je ne croyais pas nécessairement à l’existence d’un Dieu, j’étais presque convaincu de l’existence d’une force obscure permanente qui avait l’intention de me coincer par tous les moyens possibles et imaginables.
Pour ajouter à ce tableau sombre, mes parents se plaisaient à me raconter des histoires de sorcellerie qui faisaient partie de la culture populaire dans nos villages isolés de montagne. En conséquence, ma vie était saturée de peur quand j'étais enfant, en particulier la nuit, lorsque j'entendais des voix ou toutes sortes de bruits rythmiques qui se trouvaient souvent étrangement amplifiés et beaucoup de mes nuits se transformaient en un moment toujours plus cauchemardesque que paisible.
Je dois admettre que je ne suis pas sorti de cette ornière de la peur par moi-même grâce à la lecture et à l'éducation, mais bien d’avantage en me retrouvant entouré d'individus audacieux qui m'ont progressivement montré que la vie n'était pas seulement possible, mais pouvait être vécue passionnément, hors des mâchoires la de peur et, principalement par imitation, je suis sorti du monde de la peur pour me plonger dans celui des possibilités illimitées.Rétrospectivement, j’ai souvent été en colère contre toutes ces années perdues dans l’oppression et l’obscurité. Ce temps perdu, s'il n'avait pas existé, aurait fait une énorme différence pendant mes années de formation, mais je me console en ayant vécu depuis une vie suffisamment passionnante pour avoir rattrapé toutes ces années perdues.
En tant que trait de caractère que nous côtoyons en permanence, la peur est une réponse naturelle à l’inconnu et une protection contre de nombreux dangers, mais elle ne devrait jamais submerger nos vies au point de dicter chacune de nos actions.
En plus d'ouvrir la porte à la prise de risque, l'audace nous permet d'affronter nos peurs en nous poussant à nous démarquer de notre zone de confort, à dépasser nos attentes et à défier les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Une vie bien vécue se situe de l’autre côté de la peur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire